On navigue habilement entre fanservice et nouveaux éléments marrants. J'aime beaucoup le Cooper bébé qui doit réapprendre à vivre sur cette Terre, même s'il faut faire abstraction des persos qui réagissent tous de façon pas réaliste.

Je ne capte pas tout - même dans le fanservice (mais j'ai quand même été trop content de revoir Denise <3). L'émotion me laisse de marbre perso : Bobby-qui-joue-mal réagit à Laura qui apparaît... avec le thème de Laura, euh oui bon c'est presque basique en vrai ?

Je me demande encore si vivre le retour sans vrai build-up et sans avoir rien suivi de la promo est un plus ou pas (par exemple le fils d'Andy et Lucy qui était censé être un acteur hype ? I mean, ouais, osef un peu), mais je me laisse doucement bercé par les bizarreries et on verra bien où ça nous mène.

J'ai quand même vraiment cru que le chauffeur de limousine qui ramène Cooper allait dire *The owls are not what they seem* quand il raccompagne Cooper chez lui, j'aurais hurlé s'il l'avait fait et je ne sais même pas pourquoi. Mais ça m'a quand même hypé et je ne sais pas pourquoi non plus. C'est un peu le champ des possibles et la porte ouverte à tout. Bref : Twin Peaks.

Bobby Briggs !!!! Denise !!!! Michael Cera !!!!

Beaucoup de moments assez jouissifs dans cet épisode. On ne sait pas trop où on va mais le spectacle est hypnotique.

Si j'avais juste un reproche à faire, ce serait sur certaines scènes qui tirent en longueur. J'apprécie énormément l'usage que Lynch fait des pauses et des silences dans ses dialogues, mais par moment c'est un poil trop (notamment la scène de Dougie dans la cuisine, ou de Michael Cera devant le commissariat).

Haha, c'était génial. Après 3 épisodes d'une étrangeté onirique et quasiment trollesque balancés par Papy Lynch en grande forme, je crois que cet épisode 4 introduit réellement ce que va être la série. Cette série, elle est exactement à l'image de Cooper. Le spectateur va devoir réapprendre, petit à petit, ce qu'est Twin Peaks. Réapprendre petit à petit ce qu'est réellement l'ambiance de la série, ce que sont réellement les personnages, leur personnalité, leur essence, et non la douce mais néanmoins fantasmée image que l'on avait d'eux 25 ans auparavant, Dale Cooper en tête. En témoigne de la géniale scène du petit déjeuner où Cooper réapprend tout, petit à petit, comme un bébé qui marche, où il réapprend ses gestes anciennement iconiques, qui gagnent ici un statut presque légendaire. Cooper avance lentement, trébuche, ne comprend pas tout mais essaye, et rien ne pouvait être plus attendrissant que ce qu'il est devenu.

"I don't understand this at all Albert". Haha les cons.

J'ai adoré. La scène avec de Bobby et la photo de Laura est parfaite dans ce qu'elle apporte d'émotions et de mélancolie (et pourtant, dans le film, les relations entre les deux n'étaient pas aussi simples). Il y avait bien longtemps que je n'avais pas ressenti pareil émotion avec la série.

La scène avec Michael Cera m'a tué également. Forcément, le fils des deux, ça ne pouvait être que lui, mais on s'attendait à quelqu'un de stupide. Au final, Lynch prend le contrepied. Même chose sur le commissariat, où on croyait au vu des deux premiers qu'ils n'étaient que 4 à travailler ici comme il y a 25 ans. Là, Truman ouvre une porte et paf, 8 personnes en plus et du matériel électronique de derniere pointe. Et tout est constamment comme ça. On n'a pas encore remis les pieds à Twin Peaks et tant mieux après tout, car c'est mieux comme ça.

D'ailleurs, le fait que les épisodes se terminent jusqu'à là tous par un concert, dans une ambiance violette-bleutée typique de la série en dit bien plus sur la gestion de la nostalgie par le show que n'importe quel autre scène de la série. C'est grand.

Lynch a ressuscité sa série, mais celle-ci est revenu en version monstrueuse et déformée, perdant ce qui faisait son charme (le côté soap) pour ne se consacrer que sur le bizarre. Et comme tout zombi qui se respecte, la créature avance lentement, très lentement.

En effet, les premières scènes avec Dale/Douggie trainent et s'étirent au delà du raisonnable.

Puis Naomie Watt apporte la lumière. Après Robert Foster et Michael Cera assurent le job, Bobby Briggs pelure, Denise est de retour et la fin laisse sous entendre que la série est toute proche de vouloir enfin envisager de démarrer.

Je l'espère car l'inertie des enjeux va finir par irriter...